Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

122 LES CAHIERS DES CURÉS

n'aura pas à se plaindre si les archevèques sont réduits à 20,000 livres de rentes, les évèques à 10,000, les grands vicaires à 3,000, et les pasteurs utiles pauvres reçoivent 2,400 livres, les vicaires 1,200, et les troisièmes prètres de paroisse, où il en sera nécessaire, 600 livres. Ces services assurés, la nation utilisera, au mieux des intérèts généraux, des richesses stériles qui, selon l’auteur, absorbent au moins le quart des revenus de la France.

Plusieurs des publicistes qui poussent à l’aliénation totale des biens de l'Église et à l'anéantissement de la propriété de main morte pour le solde du déficit et le relèvement du travail national, se livrent à des comptes fantasliques. Par exemple celui qui a écrit « Le clergé dévoilé où l'iniquité retombant sur elle-même » évalue le revenu annuel de l'Église, casuel et droits féodaux compris, à 2 milliards (1).

Mais l’'économiste, naguère attachéaux bureaux de Turgot, qui publie Le clergé soumis à la corvée (2), émet l'estimation la plus juste, confirmée par les rapporteurs des Assemblées nationales, vérifiée de nos jours (3), lorsqu'il parle de 300 millions de rentes en biens fonds, dimes et casuel, représentant un capital total de huit milliards.

(1) Brochure in-80 de 39 pages, Bibl. rév. du Louvre, carton 125. (2) Brochure in-8 de 26 pages. Bibl nat. Lb”, 1053. (3) Voir Le partie de cet ouvage.