Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURRECTION DÉS CÜRÉS 147

philosophiques et politiques (1), que le « monachisme est l'arme la plus redoutable qui ait jamais élé forgée par la cour de Rome. » Il rappelle que Louis XIV, par l'Édit de la juridiclion en 1695, voulut remettre en vigueur les anciennes ordonnances de Charles IX à Louis XIII, soumettre toutes les congrégations à l'ordinaire. IL explique et approuve les mesures prises depuis 1778 pour empêcher les biens de mainmorte de s'accroitre et pour réduire le nombre des couvents. Mais il ne croit pas que les ordres royaux aient été bien exécutés. Il juge encore. nécessaire « de contraindre les maisons religieuses à fournir un état circonstancié de tous leurs biens, tant d’ancienne que de nouvelle acquisition, afin de reconnaître les contraventions multipliées qui ont été faites aux arrêts et règlements ». 11 veut qu'on défende aux gens de mainmorte de faire de nouvelles acquisitions; qu’on interdise aux maisons religieuses de recevoir des dots monastiques, « lors des professions de nonnes, chose regardée comme simoniaque jusqu'au Concile de Constance ; » — qu'on force les maisons religieuses à remettre par des ventes leurs biens dans le commerce, au moins ceux de nouvelle acquisition. Qu'on vende les biens des maisons religieuses supprimées, celles des ci-devant jésuites et autres, estimés à huit millions de revenus, car la régie des économats, qui les administre, coûte vingt pour cent; et que les États provinciaux soient chargés des ventes et suppressions à faire, tel est l'avis qu'émet un « membre de la noblesse » à la fin de ses Réflexions sur la prochaine tenue des États généraux (2).

(1) Deux brochures séparées. Les Essais politiques sur l'autorité et les richesses que le clergéséculier et régulier ont acquises depuis leur établissement, forment à eux seuls un volume in-8° de 228 pages, Bibl. nat. Ldf 3019.

(2) Brochure de 54 p. in-8, Bibl. Nat. Lb” 1177, etc., etc. d'Houlières, d’après Barbier,