Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

176 LES CAHIERS DES CURÉS

s'estaltribué dans les plus riches canonicats, privilège insupportable, car « nous sommes les disciples d’un Dieu pauvre, qui demande pour le service des autels des vertus et non des parchemins acquis à prix d'argent. » (1)

Quant à la distribution des cures, il ne faut plus qu'elle s'opère « quelquefois par trafic ou par népotisme hérédilaire », non plus que par faveur. Il en résulte souvent des curés « qui ne respectent pas assez leur état. » Qu'uneloi soit réclamée de l'Assemblée nationale ne permettant de nommer curé qu'un ecclésiastique ayant exercé plusieurs années et porté sur le tableau dressé par le conseil diocésain. S'il est des évêques « qui se plaignent aussi des abus du gouvernement despotique », qu'ils ne prétendent plus gérer seuls leurs diocèses ; qu'ils appellent les délégués des curés à former leur conseil épiscopal ou synode diocésain, qui, tenu tous les ans, trois semaines après Pâques, réglera les affaires ecclésiastiques, maintiendra une discipline rigoureuse el coupera court « aux désordres et scandales que ne peuvent atteindre les tribunaux ordinaires et qui déshonorent le clergé. » (2)

Le « Catéchisme des curés auverynats, amis de leur patrie, de leur roi et de leurs frères » (3) est rédigé de façon à servir de modèle de cahier dans n'importe quelle province, mais de plus pour suppléer aux cahiers de Clermont, SaintFlour et Riom, si les complications locales et les intrigues épiscopales prévues (# empèchaient d'en produire officiel-

(1) Page 21-93.

(2) Pages 16 et 28.

(3) In-89 de 131 pages, Bibl. nat. Lb® 1374. I a pour épigraphe le verset 22 du psaume XIV, ainsi traduit : « Les hommes droits et innocents ont pensé comme moi. » |

(4) Voir plus loin, 8e partie, le chapitre sur les Élections ecclésiastiques de l'Auvergne.