Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

158 LES CAWIERS DES CURÉS

Les curés renonceront volontiers à tout privilège, à toute immunité pécuniaire, « heureux de ne plus exciterles murmures, les plaintes et la jalousie de leurs paroissiens. » Ils abandonneront « avec joie le casuel forcé, ce casuel de ‘rigueur, imposition odieuse, qui les oblige, pour l’administration des sacrements, à se nourrir et s’abreuver des larmes de la veuve, des pleurs de l’orphelin. » Ils exigeront que disparaisse « la mendicité que plusieurs des vicaires amovibles professent » et qu’on supprime toutes les ressources qualifiées de « honteuses » par les curés d’Anjou, mais sans lesquelles, jusqu'alors, « n'auraient pas eu de quoi vivre les prêtres qu’elles rabaissent (1). »

Revendiquant les droits du « Tiers-État du clergé, » les curés obtiendront pour eux-mêmes une existence honorable et sûre. Ils demanderont à choisir leurs vicaires parmi les prêtres approuvés par l'évêque; celui-ci ne pourra les leur retirer sans leur consentement, « ce qui est canonique. » Ils insisteront afin que, dans l'église paroissiale, aucune charge d’âmes, aucune administration de sacrement, aucune école, ne soient confiées à un prètre régulier ou séculier, invito parocho, malgré le pasteur de la paroisse (2).

Cependant, — les curés auvergnats sont, sur ce point, d'une modération que beaucoup d’assemblées ecclésiastiques, à majorité de curés, n’imiteront point, — recommandation est faite de ne pas attaquer les chapitres, ni les couvents qui, « réformés, » pourront trouver un emploi utile, pleins pouvoirs étant donnés aux Étais généraux pour renouveler le plan de l'éducation publique, organiser méthodiquement la charité générale, réformer les hôpitaux.

Par exemple, on ne manquera pas de s’élever contre les

(1) Pages 15 et 18.

(2) Pages 100-101.