Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURREGTION DÉS CURÉS 179

abbés en commende, contre les titulaires de bénéfices simples ne résidant jamais, « et qu'il faut pressurer pour ménager la toison de la faible brebis confiée aux soins des pasteurs immédiats (1). »

Appelest fait à « la sagesse, la générosité, la reconnaissance de la nation, » afin qu'ilsoit porté secours aux pauvres paroisses où les divins mystères « sont célébrés dans des lieux, dont le nom est trop trivial et trop bas pour être prononcé (2),» afin, en général, que soit amélioré le sort des curés et de leurs « secondaires. »

Sans contester aux évèques le droit « d'écarter les indignes », les curés demanderont que « les jugements épiscopaux soient motivés comme les autres. » Ils protesteront contre « les procédures secrètes, aussi odieuses entre les mains des juges ecclésiastiques que dansles tribunaux séculiers. » Ils revendiqueront leur admission au tribunal diocésain et le droit de défense pour tont ecclésiastique accusé,

Ils n’omettront pas de réclamer contre l'interdiction qui leur a été de temps en temps réitérée de former corps et de «se syndiquer ; » ils proposeront que leurs réunions aient lieu au moins une fois l'an, « sous les auspices’ d’un commissaire du roi (3). »

Exactement comme cela se fit dans de nombreux cahiers, le «Catéchisme pastoral et patriotique « conseillait aux curés électeurs de terminer leurs doléances par un appel à la concorde entre les Ordres, et de « s'offrir comme médiateurs » dans le cas où l'opposition du haut clergé et de la noblesse s’obstinerait à empêcher le vote par tête et ainsi la tenue de l’Assemblée nationale, « la rentrée de la nation dans ses droits primitifs (4). »