Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

182 LES CÂNIERS DES CÜRÉS

qui devint, comme on le sait, en 1790, grand vicaire de Grégoire, évèque constitutionnel de Blois, se brouilla vite avec lui et, à la Convention, se rendit très suspect par ses exagérations débraillées.

On y montre comment « à l’origine, le gouvernement de l'Église était républicain, et comment il est devenu aristocratique. » On indique ensuite que, pour être le plus puissant corps de la monarchie, le clergé n’en est pas moins en proie à une division mortelle; l’une de ses classes, trop riche, s’amalgame avec la noblesse, et l’autre, dans la misère, se réunit au liers-élat.

Le mérite arrive rarement à l'épiscopat, — résumonsnous en nous servant le plus possible des expressions de l’auteur; — s'il est en roture, jamais. La première place de l'Église est réservée aux gens de bonne maison. On ne devient évèque que si l’on est né gentilhomme et si l’on a pu appuyer sa naissance de profections et d’intrigues. Monseigneur éloigne les bons curés, parce qu'ils sont roturiers. Il se faitune cour de jeunes gens de qualité, qui administrent son diocèse, auquel ils ne connaissent rien, tandis que lui, sans souci, il satisfait ses passions à Versailles et à Paris.

De loin en loin, il vient dans son évèché ordonner des prôtres — avec légèreté —, confirmer des enfants — en bloc —., et quelques jours se livrer à « une cohue d'affaires, » compliquée d « une cohue de repas, » dont il va vite se reposer dans sa maison de campagne. À peine voit-il ses curés, ne sachant qu'user de lettres de cachet à l'égard de ceux qui le gènent ou se compromeltent, n'offrant que de yaines promesses à ceux qui lui présentent de justes requêtes, et s’attirant de jolis mots comme celui-ci: « Ah! monseigneur, je vous entends; je me connais en eau bénite ; j'en fais tous les dimanches » (1).

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