Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

194 LES CAHIERS DES CURÉS

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LE DERNIER OUVRAGE ÉLECTORAL SUR LA RÉFORME GÉNÉRALE DU CLERGÉ

Les élections aux États généraux étaient achevées dans presque loutes les provinces, et elles se faisaient à Paris, lorsque parut «l'Essai sur la réforme du clergé par un vicaire de campagne, » le docteur en Sorbonne Laurent, qui mourut, en 1819, curé de Saint-Leu (D).

Le volume porte en épigraphe : Fortunam impendere vero. Ce qui indique que l'humble auteur risquait (out. si les États généraux ne se réunissaient pas : ce qui pouyail encore lui inspirer des doutes, puisque le premier ministre Necker se figurait lui-même qu'une fois la question financière résolue par les trois Ordres d'accord, on abandonnerail au bon plaisir royal la solution des autres questions (2).

En révolte flagrante contre les prétentions du haut clergé, l'abbé Laurent commence par établir historiquement et en droit la (toute puissance des États généraux pour la réforme de l'Église nationale. Il s'appuie de l'autorité de l'éminent canoniste qui a fixé les Droits des curés et des paroisses, CE qui à signalé le grand abus : « Ceux qui servent « l'autel n'en vivent pas, et ceux qui n'y servent pas en « vivent. » Mieux qu'aucun autre publiciste, il distingue les abbés, prieurs, chanoines, grands vicaires, chapelains, qui forment, avec les évêques nobles, la première classe

(1) Un volume in-8° de 380 pages, carton 120 de la Bibliothéque révolutionnaire du Louvre.

(2) L'Église et les derniers serfs, par Ch.-L. Chassin, in-{8 ; 1880, chez Dentu, p. 152-153.