Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA LUTTE ECCLÉSIASTIQUE 203

IL PROVENCE

Les curés provençaux ayant élé, dès 1780, les premiers auxiliaires des agitateurs dauphinois, c’est par la Provence que doit commencer notre tableau de la bataille cléricale dans les assemblées électorales de 1789.

L'opposition des nobles fieffés et du haut clergé, compliquée de rivalités locales irréductibles contraignit le gouvernement à publier, le 2 mars, un règlement spécial pour cette province. La régularité des deux degrés entre les sénéchaussées secondaires et les sénéchaussées principales, seules nommant les députés, n’y put êlre maintenue, et la convocation des membres du premier Ordre par diocèse, interdite selon le règlement général du 24 janvier, dut ètre ici et là subie.

La Provence se trouvait partagée en (rois provinces ecclésiastiques. L’archevèque d'Aix avait pour suflragants les évêques d'Orange, de Marseille, de Toulon et de SaintPaul-Trois-Châteaux (en Dauphiné); l'archevêque d'Aix, les évèques d'Apl, Fréjus, Gap, Riez, Sisteron. De l’archevèque d'Embrun (en Dauphiné), relevaient les évêques de Digne, Glandéve, Grasse, Senez, Vence et Nice (hors de France).

L'archevèque d'Embrun fut élu en Dauphiné et en Provence. Les archevèques d'Arles et d'Aix s'imposèrent au clergé de leurs capitales. Seul des évêques fut nommé celui d'Orange, Mer du Tillet, parce qu'il laissa rédiger le cahier (1) par les curés, se contentant d'y faire omettre — ou ré-

(4) Arch. parlem, t, IIT. p. 266-267.