Les Croates et l'Autriche-Hongrie

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putés des Confins l'autorisation de participer aux travaux de la Diète, mais seulement dans les questions qui devaient régler les rapports entre la Croatie et la Hongrie au point de vue du droit public. La Diète croate à l'unanimité, sans distinction de partis, refusa au mois de juillet 1861 de participer aux travaux du « Reïchsrat ». Dans son adresse au souverain, du 24 septembre 1861, elle indiquait sa position vis-à-vis de la Hongrie et de la maison d'Autriche. L’historien Racki déclarait dans son intéressant discours : « La politique de la Hongrie a toujours tendu à attirer le Royaume Triunitaire afin d’arriver à la mer en lui passant sur le corps comme elle l’avait fait à une époque antérieure à travers la Bosnie, la Serbie, la Bulgarie, et la Valachie, afin de répandre son pouvoir jusqu'aux Balkans et au Bas Danube. La Croatie ne veut point servir à ce but (1).

Cette adresse, comme celles qui l'avaient précédées, se place sur la base du droit historique de l'Etat croate. Elle s’appuye sur des documents incontestables qui prouvent que la Croatie pendant des siècles était indépendante et égale à la Hongrie. En raison de cela la Diète revendique l’incorporation des Confins et de la Dalmatie, ainsi que l'avaient exigé ses devancières (les Diètes de 1807, 1840, 1845, et celle de 1848). La

(1) T. SmrarxkLas, Zivot i djela dra F. Rackoga, p. 37.