Les fêtes et les chants de la révolution française

DU 9 THERMIDOR AU 18 BRUMAIRE. 237.

bonne volonté avait fait paraître un recueil de « Discours décadaires pour loules les fêtes de l’année républicaine, par le citoyen Poultier, député du Nord à la Convention nationale ». Des recueils d’hymnes parurent aussi : tel un livre de Chants religieux et civiques pour les Fêtes decadaires, contenant des hymnes empruntés à Jean-Baptiste Rousseau et à l’Afhalie de Racine, avec une musique nouvelle, et l'explication de l’ordre des cérémonies; tel encore un Riluel des adorateurs de Dieu el amis des hommes contenant l'ordre des exercices de la Théophilanthropie et le recueil des hymnes adoplés dans les différents lemples, lant à Paris que dans les départements, par J. Chemin, an VII. Les titres indiquent les matières qu'ils couvrent.

Au reste, les théophilanthropes et les organisateurs des fêtes décadaires ne se bornèrent pas à faire composer des morceaux nouveaux : ils en firent mème très peu, et se contentèrent le plus souvent d'emprunts au copieux répertoire des hymnes à l'Être suprême produits sous Robespierre. Le nombre de ces compositions est respectable, et l’on peut dire qu'il est peu de sujets à la mode sous la Révolution qui aient inspiré tant d'œuvres lyriques. Le petit Hymne à l'Élre suprême, de Desorgues et Gossec, està la première place dans tous les recueils. Des musiciens qui avaient pris peu de part à la production révolutionnaire firent des Hymnes à l'Éternel : Grétry, par exemple, et Dalayrac, et Devienne. L'Ode à l’'Étre suprême, de l’auteur de Nina ou la Folle par amour, est une fort jolie mélodie de cantique. Pour Grétry, son Hymne à PÉternel (qui semble bien dater de l’époque de la fête à l'Être suprême) est une des moins sérieuses parmi ses compositions. Le titre seul vaut le poème : « … musique du célèbre Grétry, avec accompagnement de guitare par Bedard, professeur, ci-devant artiste du théâtre Feydeau ». L'Éternel chanté avec accompagne-