Les fêtes et les chants de la révolution française
CHAPITRE IX
LE CONSULAT FIN DES FÊTES NATIONALES
Bonaparte avait trop souci de la popularité pour négliger un moyen de propagande aussi efficace qu'avaient été les fêtes nationales sous le gouvernement révolutionnaire. Il supprima celles dont la signification était contraire à ses projets, mais il multiplia les solennités en l'honneur des événements contemporains, leur donnant surtout le caractère militaire qui convenait à un tel moment. Ce fut l'époque de ces brilJantes revues, ces magnifiques parades, dans lesquelles le vainqueur se montrait dans sa gloire, fêtes guerrières qui rassemblaient au Carrousel toutes les classes de la société, exaltaient les esprits, faisaient battre les cœurs, tourner les têtes, et dont la littérature de la génération suivante, Victor Hugo, Balzac, Alexandre Dumas, nous ont transmis des souvenirs plus vibrants encore que les relations du lendemain. Ces jours-là, le rôle de la musique était fort diminué : l’on n’y entendait plus guère que les marches et pas de manœuvres qu'exécu-
tait, sous la direction de Blasius, le corps de musique 16