Les fêtes et les chants de la révolution française
LE CONSULAT, FIN DES FÊTES NATIONALES. 247
triomphalement en une magnifique apothéose sur ce vers : « Un grand siècle finit, un grand siècle commence », au son des trompettes, des buccins, des lubæ curvæ, des tambours et du tam-tam. Ce fut sans contredit la plus belle impression d'art national que l'auditoire eût ressentie. Pourquoi donc faut-il qu'une telle production, aussi digne du nom de Méhul qu'aucun de ses chefs-d’œuvre les plus authentiquement reconnus, ait été condamnée à n’avoir jamais que cette unique audition, et soit restée par la suite dans un complet oubli? Est-ce donc une si grande tare pour une œuvre d'avoir été écrite pour une fête nationale, pour un anniversaire du 14 juillet?
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Au 22 septembre, la cérémonie recommença suivant un ordre analogue. Comme au 14 juillet, la fète eut lieu aux Invalides : Lesueur fut désigné pour écrire l’œuvre musicale. Voulant faire plus, sinon mieux, que son prédécesseur, il employa quatre chœurs au lieu de trois. Ce quatrième chœur, ajouté à ceux de la nef et du dôme, fut placé sur la tribune de l'orgue et accompagné par cet instrument. Il serait injuste d'attribuer cette analogie à un simple sentiment d'imitation ou de concurrence : lors même que Méhul ne lui aurait pas suggéré l'exemple, Lesueur aurait certainement trouvé cette combinaison si bien en rapport avec la nature de son esprit. Là où Méhul n'avait vu qu'une heureuse combinaison permettant d'échafauder un grandiose monument sonore, Lesueur visait encore plus haut : il trouvait dans ce dialogue de quatre chœurs un puissant moyen d'expression et de peinture musicale, chaque