Les fêtes et les chants de la révolution française
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sentiment de la convenance musicale à cette époque voisine de la grande révolution de Gluck.
Les plus caractéristiques parmi les cérémonies de cette période furent les bénédictions des drapeaux des nouveaux bataillons. Chaque étendard fut béni d'abord individuellement dans l’église de son district. pès le 9 août plusieurs paroisses procédèrent à cette cérémonie. Le 5 septembre à Saint-Roch, Bailly, assiste à la bénédiction du drapeau des Feuillants; sa femme fait la quête, accompagnée par lui-même, ce qui prête arire aux «gens du bon ton ». Le 12, fête analogue, au district et à la paroisse des Blancs-Manteaux. En province, le 15 août, bénédiction du drapeau de Beaugency; les volontaires d'Orléans ont envoyé une délégation, qui assiste à la procession traditionnelle. Au commencement de septembre, fête patriotique à Sceaux : le duc et la duchesse d'Orléans, les ducs de Penthièvre et de Chartres y assistent; tout le pays est sous les armes.
Enfin, la bénédiction générale des drapeaux de la garde nationale parisienne eut lieu le 27 septembre à Notre-Dame. Ce fut, en réalité, le premier jour de fête nationale pour Paris. Dès le matin, les tambours battirent le rappel dans tous les quartiers. Les détachements de tous les bataillons, avec les officiers au complet, en grande tenue et hausse-col, se formèrent en bataille devant l'Hôtel de Ville et se rendirent en bel ordre à la cathédrale. La cérémonie fut très solennelle. L'archevêque bénit tousles drapeaux l’un après l’autre; Pabbé Fauchet prononça un discours sur la liberté française, dont les idées libérales trouvèrent un écho
- dans la plus grande partie de l’auditoire : « Le bruit des instruments militaires, l'influence de la religion, le silence des cérémonies, la nouveauté du spectacle émurent fortement le peuple et les soldats citoyens ».
QUATRE-VINGT-NEUF. 45