Les hommes de la Révolution

— 187 —

Babeuf, cependant, s'occupait toujours avec Audiffred de la’ publication de son cadastre (1). Bientôt il revenait à Roye. Il venait de signer un traité avec Audiffred au sujet du Graphomètretrigonométrique et reprenait ses fonctions de commissaire terrier. Puis, il recommence à voyager. - On le voit à Noyon, à Saint-Quentin, à Paris, à la fête de la Fédération, et sa femme vient le rejoindre dans la capitale. Les affaires allaient de plu$ en plus mal et Babeuf ne s’enrichissait pas. Il vivait d’expédients. Il continuait cependant à s'occuper de politique. En 1790; il dénonce un certain Laralit, directeur de la régie, et la Cour des aides lance contre lui un décret de prise de corps.

Il revient alors à Roye et le voilà de nouveau en contact avec les Billecoq. Il peut alors, grâce à l’obligeance d’un imprimeur de Noyon, réaliser un rêve longtemps caressé: il devient journaliste. Il fonde le Correspondant Picard (2).

Il va désormais attaquer ses ennemis et s'en créer de nouveaux. Le journal se divisait en deux parties: l’une concernant les matières politiques ; l’autre consacrée aux Pétitions, Adresses, Instructions aux différents corps administratifs. Il est seul à faire ce journal et montre une facilité de rédaction inouïe. Il a des polémiques violentes. Il montre un ardent amour du peuple et une haine implacable pour la noblesse. Mais bientôt ses ennemis auront le dessus et lui feront payer cher ses attaques. . E

(1) Il ne devait être publié qu’en 1790.

(2) Il signait alors: Camille Babeuf.