Les hommes de la Révolution

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les abus des représentants en mission et donne sur la guerre de la Vendée des détails et des éclaircissements qui la montrent sous un jour particulier.

«Qu'un Raynal, écrit-il, vienne faire la comparaison de la conduite de ces féroces Espagnols envers les Péruviens et de celle de nos forcenés Français envers leurs frères de Vendée, quelle différence trouvera-t-il? Barbare atrocité d’un côté, et atroce barbarie de l’autre. LA, le crucifix d’une maïn et le poignard d’une autre, on disait à ceux qui n'avaient jamais oui parler de Jésus le Galiléen: Reconnais ton Dieu ow je te tue. Ici, la cocarde nationale d’une main et le fer aussi de l’autre, ceux qui, oncques n'avaient pu se former d'idées de la liberté étaient apparemment admonestés par cette courte formule: Crois aux trois couleurs ou je te poignarde. Il n’y a que les décorations de changées et le nom des masques, mais le fond des deux cadres est absolument le même. »

Et plus loin:

« Je suis patriote et je vais vous le prouver, disait un pauvre honnête homme de Vendéen. » «Tant pis, lui répondait un brigand tricolore, avide de piller sa dépouille; tu habites une terre maudite, tu mourras.» Et, à l'instant, l'infortuné et paisible agricole est couché en joue, il expire sur son foyer, son agonie équivaut à mille morts, par le poignant spectacle de sa femme qu'il voit éprouver le même sort, mais livrée auparavant aux horreurs brutales de leurs communs assassins. ; de ses enfants également immolés, emportés au bout des baïonnettes...; de sa maison en proie à la cupidité rapace des cannibales, et finalement