Les hommes de la Révolution

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le ministre de la police, Cochon de l’Apparent, un ancien conventionnel. Il avoua tranquillement ses projets et prit à son compte toutes les accusations, refusant de nommer ses complices; quelques jours après, il écrivait au Directoire, cette lettre audacieuse :

«Regarderiez-vous comme au-dessous de vous

de traiter avec moi, de puissance à puissance? Vous avez vu de quelle vaste confiance je suis le centre; vous avez vu que mon parti peut balancer le vôtre; vous avez vu quelles immenses ramifications y tiennent. J'en suis plus que convaincu, cet aperçu vous a fait trembler. D'ailleurs, quel que soit mon sort, qu'on me conduise à la mort ou à l'exil, je suis sûr d'arriver à l'immortalité. »

Babeuf disait vrai. Malgré la pression faite sur le public et les mensonges habilement répandus, son parti était fort et puissant. Le 26 mai, sés partisans’ tentèrent de le délivrer et de soulever le peuple sans y réussir. Maïs, à la faveur de cette tentative, le représentänt Drouet pu s’échapper et s'enfuir.

concours du peuple était immense, mais tout s'est passé dans la plus grande tranquilité et le plus grand ordre, et j'ai remarqué que le bruit répandu que c’étaient des voleurs et des assassins avait produit effet, car on criait:

« Bravo! ne laissez pas échapper ces voleurs et ces assassins | »

« Babeuf seul paraïssait surpris de ce qu'on criait sur lui: «Au voleurl» Peut-être ne l’auraitil pas été si . fort si on se fût contenter de crier: «A l'assassin! » D'après ses projets) il lui fallait faire tomber trente mille têtes. »