Les pamphlets de Marat

DÉNONCIATION CONTRE. NECKER 103

ministère, dans la municipalité. La noire trame fut ourdie avec une adresse singulière, conduite avec un art profond. Le 4 août, les premiers fils parurent au sein de l’assemblée nationale, couverts du voile de la générosité et de la bienfaisance. Dans ces sacrifices apparents’, portés aux nues par l'enthousiasme universel, je n’avais entrevu que le projet d'arrêter le décret prêt à passer sur les droits du citoyen, et de faire échouer la constitution. La pusillanimité des imprimeurs ne me permit pas d'abord d'éventer ce piège, et il fut tendu de nouveau avant d’être dévoilé *.

Les ennemis publics avaient dressé à la fois plusieurs batteries. Dans le cas où ils ne pourraient réussir à empècher la constitution, ils devaient travailler à la modeler à leur gré. Le comité * chargé de préparer les déerets, trop évidemment subjugué, en fit de captieux, qui tendaient à remettre dans les mains du monarque le pouvoir absolu. A peine ce travail funeste fut-il publié, que je sonnai l'alarme pour ‘le proscrire, et couvrir d’opprobre ses auteurs.

Dans ces entrefaites, le ministre favori pressait les États de rendre au roi la plénitude du pouvoir exécutif” ; il essaya même de le lui faire reprendre d’autorité. Sous prétexte de réprimer les émeutes, mais à dessein d'empêcher les citoyens de s’assembler, il fit rendre une déclaration royale, qui soumettait au prévôt ® des maréchaux de France le

. Abolition des privilèges féodaux.

. Voyez le n° 11 de L'Ami du Peuple. (Note de Marat) . L'ancien comité. (Note de Marat)

. Voyez Le Moniteur Patriote. (Note de Marat)

3. A force de crier contre cette faction odieuse, je suis enfin parvenu à ouvrir les yeux des citoyens sensés. Ün député du peuple n'a même pas craint de s'élever dernièrement contre elle dans l’Assemblée nationale. Voyez la réponse du comte de Mirabeau, le 20 octobre, au sujet des observations de M. Robespierre, contre la loi martiale. (Note de Marat)

6. N’a-t-on pas vu, le 24 octobre, la municipalité presser l'Assemblée nationale de rétablir cette juridiction tyrannique? (Note de Marat)

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