Les Préfets du Consulat et de l'Empire

116 LES PRÉFETS

l'exactitude des rapports qui lui sont faits.

Or, écrire pour écrire, et puisque, pour le sous-préfet, aussi bien que pour le préfet, il n’est qu'un seul moyen d'action qui se borne à écrire, n'est-il pas évident que ce moyen, déjà trop faible dans les mains du préfet, ne fait, passant par celles du sous-préfet, que s’affaiblir encore davantage? Que si le préfet n’a déjà que trop peu de moyens de faire exécuter ses ordres, ils seront encore moins sûrement, moins ponctuellement, moins promptement exécutés quand ils seront donnés par l'intermédiaire d'un sous-préfet que s'ils l'étaient immédtatement par lui-même, je veux dire par le chef, au lieu de l'être par lesous-chef, et dela première main au lieu de l'être de la.se conde? N’est-il pas évident que, même avec la meilleure volonté, le sous-préfet ne saura jamais aussi bien ce que veut le préfet que le préfet lui-même ? Que le sût-il aussi bien, jamais il ne le voudra aussi fortement, parce qu’on ne suit point la volonté d’un autre avec la même force que la sienne ? Quele voulütil avec la même force, ce ne sera jamais