Les Préfets du Consulat et de l'Empire

192 LES PRÉFETS

cation quelconque à faire, ce n’est plus ce sous-préfet qui du fond de son cabinet, écrivait qu'on lui écrivit, et rapportait au préfet ce que lui avait rapporté le maire; courant porter l'instruction et l'action partout où besoin est, voyant partout si les ordres sont exécutés et, s'ils nele sont pas, les faisant exécuter en sa présence; ce qu'il voyait par d’autres yeux, il le voit maintenant par les siens, ce qu'il écrivait, il le dit, ce qu’il faisait recueillir, il le recueille; ce n’est plus sur l'avis d'un maire ou ignorant, où incapable, ou intéressé, ou prévenu, qu'il donne maintenant son avis, c'est sur lavis des localités mêmes; ce sont les localités mêmes qui parlent à l'administration par le simple intermédiaire du confident intime et éclairé qu’elle leur envoie; par lui elle est partout, elle touche à tout, et le papier, ce fantôme imposteur qui s'élevait entre elle et les choses, tombe à terre et perd son empire (1).

(1) M. de Lezay-Marnésia semble oublier que le préfet avait exactement de la même façon le droit de prescrire à un SOUS" préfet sédentaire de se transporter sur tel ou tel lieu et que ce trans” port était d'autant plus prompt que le sous préfet était plus rapproché du point où son action était jugée nécessaire.