Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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et l’on tenait à la main à ce qu'ils se les fissent rendre strictement (1). Cette réglementation n’était pas inutile, car des rivalités fréquentes survenaient entre les diverses autorités. Dans la société reconstruite, au sortir de la Révolution, les hommes se montraient singulièrement avides de pouvoir et d'importance (2).

Par suite du permanent état de guerre de l'Empire, les généraux était particulièrement dominateurs; mais Napoléon modérait leurs prétentions et veillait, non sans peine, à ce que chacun fût à sa place. S'il n'admettait pas que les préfets s’occupassent des choses de la guerre(3), il savait prendre

(1) Bläme adressé à Molé pour ne s'être pas fait rendre les honneurs d'usage lors de son installation à la prétecture de la Côted'Or. (Arch. nat. Fr Br 46721).

(2) Mémorial de Sainte-Hélène : « Dans tous mes voyages, disait Napoléon, j'étais constamment obligé de direà mes premiersofficiers placés à mes côtés : Mais laissez donc parler M. le Préfet. — Allais-je dans quelque subdivision du département, c'était alors au préfet, que j'étais obligé de dire: Mais laissez donc répondre M. le Sous-Préfet, ou M. le Maire; tant chacun s’empressait d’éclipser le voisin et comprenait peu le bien qui pouvait dériver d’une communication directe avec moi. »

(3) Correspondance de Napoléon : « Le préfet a eu tort d'écrire au vice-roi pour lui offrir de disposer de mes troupes. Le mouvement des troupes ne le regarde nullement. »