Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 143

leur défense contre l'arbitraire des chefs d'armée. Le maréchal Junot s'étant permis un jour de mettre le préfet de Parme aux arrêts, l'empereur lui reprocha en termes très vifs d'en avoir usé ainsi à l'égard d'un administrateur investi de sa confiance « Vous avez, écrivit-il à Junot, traité un &« préfet comme vous auriez pu faire un ca« poral de votre garnison. Il ÿ a là un défaut « de tact et un oubli de vous-même qui me & paraît inconcevable. Ce que vous avez fait « est sans exemple. Je n'ai qu'un mot à « vous dire : si tout s'arrange à la satisfac« tion du préfet, je l'oublierai. Sinon, je ne « vous emploierai de ma vie... Tout ce que « vous pourrez me dire ne fera rien sur & mon opinion. Vous avez eu tort, tort que « que je trouve d'autant plus injuste que le « préfet a envoyé des pétitions pour de« mander un duché pour vous (1). »

Les conflits de cette nature n'étaient pas rares. Le général Menou n’eut-il pas un jour la prétention d'obliger le préfet de Turin,

(1) Correspondance de Napoléon, 10.214 et 10.215.