Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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qui était protestant, à assister à une procession catholique ? L'Empereur donna tort à Menou en déplorant de semblables discussions entre les hautes autorités (1). Une autre fois, ce fut le gouverneur militaire de Lyon qui fut blämé, pour avoir autorisé, malgré le préfet, l'ouverture d'une maison de jeu dans cette ville. Les préfets avaient parfois fort à faire pour défendre leurs administrés contre les vexations militaires. Mounier, dans l’Ille-et-Vilaine, dut mettre fin aux empiètements d'un général qui s’immisçait dans la police et ordonnait des arrestations arbitraires. Jean-Bon-Saint-André, préfet du Mont-Tonnerre, fut également obligé de protester contre les exactions militaires. Des soldats ayant commis quelques rapines dans son département et justice n'en ayant pas été. faite, il se rendit au quartier général et apostropha Île maréchal Victor, duc de Bellune, au milieu de son état-major : &« Vous n'êtes pas, lui dit-il, en pays ennemi. La conduite de vos soldats est

(1) Correspondance de Napoléon 9.486 et 10.411.