Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 145

odieuse et votre faiblesse à la souffrir est inexcusable. Je vais ce soir même expédier un courrier à l'Empereur pour lui rendre compte de ce qui s'est passé. » L'air et le ton de ces paroles prouvaient que le préfet Jean-Bon-Saint-André se souvenait du rôle qu'il avait joué comme Conventionnel en mission auprès des armées de la République. L’attitude du maréchal ressembla fort à celle d’un général de 93 en face des proconsuls révolutionnaires. Il balbutia quelques excuses, promit justice et demanda instamment que le courrier ne fut pas envoyé(1).

Soucieux de son autocratie, Napoléon ne voyait cependant pas sans irritation l'importance et le pouvoir absolu que s'arrogeaient certains préfets. Il ne craignait pas de les rappeler à l’ordre et se. plaignait que le repos et la liberté des citoyens fussent trop à la merci de l'arbitraire des administrateurs : € C’est une grande erreur, écrivait-il à Fouché, que celle qui fait considérer

(1)Mémoires du comte Beugnot.

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