Les Préfets du Consulat et de l'Empire

146 LES PRÉFETS

les préfets comme de petits ministres. Ils ne sont que trop enclins à un gouverner ment tranchant contraire à mes principes et à l'esprit de l'organisation administrative (L). >» — « Veillez, écrivait-il encore, à ce que leur autorité se fasse sentir le moins possible et ne pèse pas inutilement sur les peuples (2) ». Fréquemment, il faisait adresser des blâmes aux préfets et aux sous-préfets, soit pour leurs abus de pouvoir, soit pour leur manque d'énergie, soit même pour leur conduite privée ou leur moralité (3) : « Tel préfet est mauvais, enjoignait-il, il faut le changer. » — Témoignez mon extrême mécontentement à tel

(1) Certains préfets aflectaient une certaine indépendance yis-à= vis des ministres sous le prétexte que, Si l'autorité de chaque ministre s’étendait sur toute la France, elle était restreinte aux affaires de son ministére, tandis que l'autorité des préfets, si était resreinte à un département, s’étendait au contraire à toutes Les aflaires de l’État. — Montalivet se plaignit un jour à l'Empereur que lun de ses préfets refusât de lui donner le titre de Monseigneur (Mémorial de Sante-Hélène).

(2) Correspondance du Napoléon : 10.143, 11.944, 11.968 et 14.635.

(3) Correspondance de Napoléon : 8.347, 8.431, 8.626, 8.783, 9.194, 10.143, 10.362, 12.237, 13.207, 13.606, 17.707, etc.