Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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des dévouements qui l'entouraient et constater que les plus fidèles de ses serviteurs n'étaient pas ceux qu'il avait le plus com-

blés.

« Il n'y a pour moi, disait Bonaparte en 1814, de noblesse que dans la canaille, et de canaille que dans la noblesse que jai faite (1). » Cette noblesse dont Napoléon devait tant médire, avait été pourtant une de ses créations les plus chères. Dès le début de l'Empire, il en avait caressé le projet. De même qu'il avait voulu faire du clergé «une gendarmerie sacrée », de même il avait cru nécessaire de donner à son trône le pompeux appareil des monarques passés et d’étayer sa dynastie sur une élite aristocratique dont les intérêts se confondraient avec les siens. Il avait seulement hésité quelque temps sur le point de savoir s’il donnerait à son aristocratie une forme nouvelle ou s'il reprendrait simplement les

(1) Bourrienne, Mémoires IX.