Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 163

duché de Berg, il considérait le posté qui lui était donné en France comme une disgrâce. C'était là une opinion contestable, puisque M. de Barante dit au contraire dans ses Mémoires que la nomination de Beugnot à la préfecture de Lille « prouvait le retour de la confiance du maître ». Quoi qu'il en soit, Beugnot, ne fut pas de cet avis et il raconte qu'il reçut fort mal la proposition qui lui fut faite par Montalivet de la part de l'Empereur : « D'une préfecture supérieure à celle de Lille, dit-il, j'étais allé au Conseil d'Etat ; de là, j'avais été employé avec le titre et le traitement de ministre pendant huit ans, à Cassel d’abord, puis à Dusseldorf, et, dans cette dernière résidence, javais joué un rôle de prince. Les princes, mes voisins, m'avaient rendu en prévenances tout ce que l'Empereur leur donnait en frayeur... Je reçus l’ordre de me rendre aux Tuileries : € Qu'est-ce que c'est, dit l'Empereur, le ministre de l'Intérieur me dit que vous ne voulez pas aller à Lille? Je ne vous conçois pas. Qui veut me servir doit me servir où il me convient : que vous ayez été