Les Préfets du Consulat et de l'Empire

RU TRE EEE CIE A

164 LES PRÉFETS

ministre ou non, je n'ai pas le temps d'y regarder, et si je vous envoie sous-préfet quelque part, votre devoir est de vous y rendre. Tout le monde me dit que vous êtes un homme d'esprit; vous ne me le prouvez pas (1). » Beugnot prit possessiou de la préfecture de Lille et c’est là qu'il ébaucha, pendant l'invasion, avec Talleyrand et Roux-Laborie, les intrigues qui devaient le faire choisir, à la chute de l'Empire, comme ministre du gouvernement provisoire.

Quand les armées alliées s’'approchèrent de Paris, ce fut, dans toute l'administration, un immense désarroi. Napoléon avait donné l'ordre aux préfets et aux sous-préfets des départements envahis de se retirer en même temps que les troupes françaises (2). Quelques-uns n'attendirent pas jusque-là pour

(1) Mémoires du comte Beugnot : « Ce pauvre Beugnot a la manie des grandeurs, disait Napoléon à la suite de cet incident. C’est l'air de Cassel qui veut cela. Le voilà devenu aussi bête et aussi vain que Murat. » .

(2) Correspondance de Napoléon : « Les préfets se sauvent à l’envi sans nécessité. Celui de l’Aube s’est couvert de houe » (21.340, 21,841, 21:347).