Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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dence et de la sagesse, on se tirait de toutes les situations, que, dans tous les changements de gouvernement, les fonctionnaires devaient être à leur poste et qu'il y en avait beaucoup qui étaient en exercice depuis 1790 (1).

M. de Plancy n'en demandait pas tant pour se laisser convaincre. L'exemple du ralliement venait de haut: les Beugnot, les Pasquier, les Chabrol, les Quinette, les Molé, les Pontécoulant, pour ne citer que des préfets ou d'anciens préfets, avaient donné l'exemple et cela semblait désormais à tous la chose la plus naturelle du monde. Le tout était d'y mettre quelque forme; mais beaucoup, dans leur zèle, manquaient de tact. Harmand d'Habancourt, fils du préfet de la Mayenne et préfet des Basses-Alpes lui-même, croyait de bon goût, dans une proclamation, de traiter son bienfaiteur d'aventurier. Le sous-préfet de Marmande, dans une adresse le traitait de fyran. Pour tous ces hommes, qui, suivant l'expression de Taine, «s'étaient longtemps prostitués

(1) Mémoires du baron de Plancy.