Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L EMPIRE 195

sées à Louis XVIIT (1) par les hommes qui devaient leur fortune à l'Empire. Jamais on ne vit une pareille école de lâcheté politique et c'est à peine si, au milieu de ces indécentes pantalonnades, inspirées seulement par l'intérêt ou la peur, quelques hommes montrèrent, sinon par leurs actes, du moins par leur réserve et leur silence, qu'ils demeuraient fidèles à la grandeur déchue (2).

On vit même des fonctionnaires qui semblaient n’avoir rien à attendre des Bourbons, faire preuve des mêmes défaillances : Jean de Bry, le régicide, préfet du Doubs, se montre le premier aux fenêtres de son hôtel avec la cocarde blanche; RabautPommier prononce, dans un temple protestant, un discours d'actions de grâces sur le même lon que celui qu'il avait fait pour célébrer l'avènement du Consulat; de Vaublanc, préfet de la Moselle, qui, à l'Assemblée légis-

(1) Archives nationales, AFy 7.

(2) Parmi eux, Thibaudeau, préfet des Bouches-du-Rhône; André Dumont, sous-prélet d’Abbeville, d’Angosse, Chaboulon de Fleury et quelques autres qui ne se rallièrent qu’à la seconde Restaura-

tion.