Les Préfets du Consulat et de l'Empire

186 LES PRÉFETS

pas à Paris, ni, je crois, dans toute la France, une ancienne et grande maison à laquelle je n’aie eu le bonheur de donner des preuves de mon respect, de mon zèle et de mon dévouement, surtout lorsque je présidais à la police de Paris comme membre du Comité de Sûreté générale de la Convention. Sire, j'ai osé voter le bannissement de mon Roi, mais c'est parce qu'il était alors entre les mains les plus violentes et les plus sacrilèges. Le plus pressant était de le sauver, et je consentis à partager l’affreuse moitié du crime dans l'espérance d’en empêcher la consommation entière. »

Les plus habiles n'écrivaient pas, mais faisaient intervenir en leur faveur des personnages influents du parti royaliste dont ils avaient su, avec une prévoyance singulière, se ménager les bonnes grâces. En présence de ces multiples compétitions, auxquelles vinrent s'ajouter bientôt celles des fonctionnaires dépossédés des départements étrangers, le gouvernement comprit qu'il ne pourrait satisfaire tout le monde. Allait-il donc retirer l'administration du pays à des