Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 193

Morangiès pour barrer le passage à Bonaparte : mais il était déjà trop tard et il dut se contenter d'envoyer une estafette à son collègue Duval, préfet des Basses-Alpes, ancien ministre du Directoire. Celui-ci, prudemment, se retira avec le général Loverdo, commandant la garnison, dans un village des environs de Digne, pour n'avoir ni à combattre, ni à se soumettre. À Castellane, Napoléon manda le sous-préfet et lui donna l'ordre de réquisitionner des mulets, des charrettes et des denrées de toutenature. Ce fonctionnaire, qui ignorait jusqu'alors la nouvelle du débarquement, fut interdit, mais s'empressa de satisfaire aux réquisitions. L'Empereur lui annonça qu'il le nommerait préfet dès son retour à Paris (1). À Sisteron, le sous-préfet se rendit en costume au-devant de l'Empereur. À Gap, le préfet Harmand, qui l'avait récemment traité d'aventurier, tenta vainement de mettre la ville en défense ; en présence de l'émotion populaire et craignant la défection des

(1) Henry Houssaye : 1815.