Les Préfets du Consulat et de l'Empire
DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 199
tion était due au préfet de l'Yonne, « le bon et sensible Gamot », qui avait fait redescendre le matin même les images impériales du grenier où il les avait rélégués et où gisait maintenant dans la poussière l'effigie de Louis XVIII.
Le préfet Gamot était le beau-frère du maréchal Ney, prince de la Moskova (1). Celui-ci, qui avait quitté Paris quelques jours avant en disant qu'il allait mettre fin à la Napoléonade et en promettant au roi « de ramener Bonaparte dans une cage de fer » (2), arriva à Auxerre le même jour que Napoléon et se mit à sa disposition. C’est à la préfecture qu'eut lieu la première entrevue entre l'Empereur et le maréchal. Ce dernier, gêné, voulait expliquer sa conduite, mais l'Empereur ne lui en laissa pas. le temps ; il lembrassa en lui disant qu'il n'avait pas besoin de justification. Il avait bien prévu ce qui arrivait, lorsqu'il disait,
i1) Gamot, préfet de l’Yonne, avait épousé la sœur de la princesse de la Moskova.
(2) Procés de Ney. Dépositions du duc de Duras, du prince de Poix et du sous-préfet de Poligny.