Les Préfets du Consulat et de l'Empire
DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 913
postesles hommes écartés par Louis X VIII(1). Absorbé par de multiples préoccupations, il a chargé de ce soin Carnot, son nouveau ministre de l'Intérieur. Celui-ci a fait taire la superbe intransigeance qui l'avait écarté du pouvoir pendant la durée de l'Empire et il a accepté le ministère en disant à l'Empereur que « dans les circonstances présentes, il ne pouvait rien lui refuser ». Cette nomination a une signification particulière, Napoléon ayant proclamé partout qu'il revenait pour défendre les intérêts de la Révolution.
Et, en effet, ses premiers actes confirment cette déclaration. Des circulaires recommandent aux administrateurs d'affirmer bien haut que l'Empereur est revenu pour délivrer la France du joug des émigrés et pour tirer le pays de l'esclavage des prêtres et des nobles; Carnot interdit la violation du
tacle à ce qu’ordonne Clausel ; le préfet de Caen entrave l’organisation des fédérés. Le sous-préfet de Senlis refuse de signer l’Adresse des habitants à l'Empereur ; celui de Lisieux donne l'ordre d’enlever du clocher le drapeau tricolore dans la crainte d’exciter des troubles (H. Houssaye, 1815).
(4) Bulletin des Lois. Décret impérial du 22 mars 1815.