Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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secret des lettres: Fouché lui-même affecte de réformer les errements de la police autoritaire de l'Empire :

«Il faut, écrit-il aux préfets, abandonner les errements de cette police d'attaque, qui, sans cesse agitée par le soupçon, sans cesse inquiète et turbulente, menace sans garantir et tourmente sans protéger. Il faut se renfermer dans les limites d’une police libérale et positive, n'étendant pas sa surveillance au-delà de ce qu'exige la sûreté publique, d’une police d'observation, mesurée dans ses recherches, actives dans ses poursuites, toujours absente et toujours protectrice (1). »

Dans toute la France, des commissaires extraordinaires (2) furent chargés de porter la bonne parole et de stimuler le zèle des préfets. Investis d'une sorte de dictature temporaire, ils reçurent pleins pouvoirs pour remplacer les sous-préfets, les maires, les commandants des gardes nationales, les con-

(1) Circulaire de Fouché (31 mars 1815). (2) Parmi eux, Thibaudeau, Maret, Boissy-d'Anglas, Rœderer, Pontécoulant.