Les Préfets du Consulat et de l'Empire

290 LES PRÉFETS

doux de penser que les magistrats que nous avions investis de notre confiance nous représenteraient auprès de notre peuple en veillant à ses intérêts et en travaillant à assurer sa tranquillité. Notre espoir n'a pas pas été rempli. À peine arrivé et suivant son affreux système, Bonaparte a éloigné les magistrats intègres et vertueux qui pouvaient éclairer les Français et les diriger vers le bien, pour s'entourer des mêmes hommes qui, pendant dix ans, l’aidèrent à tromper la France et lui vendirent successivement chaque année l'élite de vos enfants pour les besoins de son insatiable ambition. Plein de confiance dans l'amour de notre peuple, mais instruit que tout était employé dans les provinces du royaume pour égarer les habitants des campagnes, nous avons cru devoir faire connaître notre royale volonté. La lutte qui se prépare ne peut être longue; déjà nos soldats, effrayés du nom de traîtres, se détachent successivement du parti des rebelles et viennent, sous l’étendard des lys, chercher leur réhabilitation; déjà l'Europe entière est sous les armes et les insensés qui