Les Préfets du Consulat et de l'Empire

* 76 LES PRÉFETS

ainsi conçu : « Si les individus arrêtés dans la commune de Sulniac, ne sont pas rendus sous huit heures, à dater de ce moment, au village de Lange, l'évêque et la personne qui l'accompagne seront fusillés. » Le préfet mit immédiatement les détenus en liberté, mais fut vivement blâmé par l'Empereur : « J'ai lu avec peine l'événement de Vannes, écrivit Napoléon à Portalis; la conduite du préfet en cette circonstance est inconcevable «. Il écrivait en même temps à Champagny : &« Témoignez mon extrême mécontentement au préfet de ce qu'il a compromis et déshonoré l'autorité. Il a donné là un funeste exemple dont d’autres individus seront les victimes. Je n'avais pas le droit d'attendre d’un homme qui a servi dans les armées avec distinction un pareil oubli de ses devoirs et du premier intérêt de l’ordre public. Bien loin de relâcher les brigands, il devait leur faire courir sus et les faire arrêter par la force. Ce qui pouvait arriver par la suite ne pouvait être prévu par personne. Quelque précieuse que soit la vie d'un évêque, d’un citoyen, quand c'eût été