Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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saient de leur ministère pour inspirer des sentiments de haine et de vengeance et se faire des hommes de parti (1). Napoléon lui-même se montrait souvent impatienté par les empiètements et les prétentions du clergé. Plusieurs préfets, parmi lesquels le préfet du Rhône, Bureaux de Pusy, ayant envoyé des circulaires pour interdire de danser près des églises, Napoléon écrivit : « Je ne sais où l’on veut nous conduire; la danse n’est pas un mal. Veut-on nous ramener au temps où l’on défendait aux villageois de danser ? Je suis fâché que M. Bureaux de Pusy, qui, plusieurs fois, s'est tenu trop écarté de la ligne religieuse, s'en tienne trop près aujourd'hui. MM. les vicaires pouvaient dire ce qu'ils voulaient. Si l’on croyait tout ce que disent les évêques, il faudrait défendre les bals, les spectacles, les modes et faire de l'Empire un vaste couvent (2). »

Vers la même époque, l'Empereur invitait le prince Eugène à veiller à ce que le

(1) Archives nat. F. 7, 3,715. (2) Corresp, de Napoléon. Lettre à Champagny 9,051.