Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 87

taines feuilles et notamment du Journal des Débats (1) : « Mon intention, écrivait-il à Talleyrand est que les articles politiques du Moniteur soient faits par le ministère des Relations Extérieures. Et quand j'aurais vu pendant un mois comment ils sont faits, je défendrai aux autres journaux de parler politique autrement qu'en copiant les articles du Moniteur (2). »

Les préfets reçurent en conséquence l’ordre de veiller à ce que la presse fût conforme à la volonté impériale et ils n’hésitèrent pas à interdire ou à suspendre les journaux qui ne se montraient pas dociles. Là ne se borna pas leur action. Ils furent en outre bientôt chargés d’accréditer ou de démentir certaines nouvelles dans le pays, comme en témoigne la circulaire ci-après de M. de Montalivet, devenu ministre de l'Intérieur :

« Monsieur le préfet, des bruits faux circulent, d’abord dans Paris, où l’administration les méprise, puis se répandent insensiblement dans les départements, finissent par

{1) Corresp. de Napoléon 8.667 et 9.760. (2) Corresp, de Napoléon 9,938.