Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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daire des préfets, était, sous le premier Empire, une de leurs attributions prépondérantes. Cela se conçoit facilement, si l’on songe à ce qu'était la France sous le régime de la conquête. Dans un livre récent sur l’armée impériale, M. Jean Morvan nous a montré la vie de la France suspendue par les besoins de l'armement, le pays entier hypnotisé par le militarisme, les villes agitées par le fracas incessant des armes et par le bruissement des tambours, les campagnes stupéfiées par la tristesse de perpétuels adieux ; ce n'était plus l'enthousiasme patriotique des volontaires de 92 défendant le sol envahi : c'était désormais à qui échapperait à la conscription ; il était parti tant de jeunes hommes pleins de vie et de santé, qui n'étaient jamais revenus ; il y avait eu tant de deuils dans les villages ! Déjà, sous le Consulat, les réfractaires dans chaque département s'étaient comptés par milliers ; à l'armée des Alpes, dix mille conscrits s'étaient échappés en masse, les uns fuyant à l'étranger, les autres s’organisant en bandes. C'est en vain qne le premier Consul