Les Révolution

PORTRAITS D'AUTREFOIS ET D'AUJOURD'HUL 187 maitresse, il ne manque pas de la tourner aussi de tous les côtés; car c’est, suivant lui, l'unique moyen d'apprécier l'influence qu’elle exerça sur l'esprit de son amant. Telles sont les graves occupations de Lysis. Il en a une autre : on le voit siéger parfois dans une assemblée qui est chargée d’examiner, au nom de l’ordre public, si quelque liberté anarchique ne menace pas de s’introduire dans l'État. Il a été autrefois le partisan et l'ami de toutes les libertés publiques : il n’y songe plus maintenant. La seule liberté qu’il paraisse défendre, c’est celle de parler mal de Dieu, qui ne nomme point les sénateurs et qui n’a pas le pouvoir de les révoquer. Quant aux autres, il les a vues bien des fois passer sous ses yeux, la corde au cou, sans que ce spectacle lui ait arraché la moindre parole, et cependant de naïfs Athéniens, que je soupçonne fort d'être nés en Béotie, s'amusent à le considérer comme un des représentants du parti démocratique.

On eüt pu croire que cet abbé qui, dans son journal et dans ses livres, parlait sans cesse