Les serviteurs de la démocratie
DAVID D'ANGERS 287
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Ses débuts “dans la grande ville furent pénibles. Obligé de gagner sa vie, car sa famille était trop pauvre pour lui envoyer aucun secours, David partageait son temps entre les études artistiques et des travaux manuels. Pour vingt sous par jour il travaillait comme manœuvre à la façade des Tuileries. On raconte même que sa misère devint extrême, à ce point qu'il se nourrissait des morceaux de pain oubliés par ses camarades dans l'atelier du sculpteur Roland, où il allait prendre des leçons. La municipalité d'Angers, mise au courant de la détresse de David, vint à son secours. Elle vota en faveur du statuaire débutant une pension annuelle de cinq cents francs. Faible somme, mais qui parut une fortune au malheureux enfant d'Angers. Plus tard, parvenu à la gloire, David aimait à raconter que ses compatriotes l'avaient sauvé ‘en lui accordant cette pension. Il parlait avec une reconnaissance attendrie de sa belle ville natale et de ses chers concitoyens, Grâce à des efforts incessants, David d'Angers obtint au concours le prix de Rome et put partir pour l'Italie, qu'il désirait ardemment connaître; il y resta jusqu’en 1815 et dut la quitter à la suite d'événements politiques dans lesquels il s'était compromis. Avonsnous besoin d'ajouter que notre slatuaire avait pris parti contre les Bourbons et pour les idées démocratiques ? Expulsé de la Péninsule, mal noté en France par conséquent, David se réfugia en Angleterre. Il y rencontra bon accueil, protection, sympathie. Il y