Les serviteurs de la démocratie

TR LES SERVITEURS:DE LA DÉMOCRATIE

crut voir en lui une des forces de la Révolulion: mais lorsque:le député arlésien essaya de dominer par la terreur et d'exploiter au profit de sa vanité la grande . idée révolutionnaire, Camille Desmoulins l’'attaqua résolüment.

Il fit paraitre, pour protester contre le système de la Terreur, un admirable journal, le Vieux Cordelier. Cette leuille de combat, qui n’a eu que quelques numéros, sera la gloire éternelle de Camille Desmoulins. C'est un monument inachevé, mais exécuté de main de maitre en l'honneur de la tolérance philosophique, de la clémence et de la liberté républicaine.

A l'heure où le Vieux Cordelier parut, la France était couverte d’échalauds, les prisons regorgeaient de détenus. On n'avait ni liberté de penser ni liberté d’écrire. Ce nom sacré de liberté, on le lisait sur les murailles; mais il n'existait nulle part ailleurs. C'était à ce triste Gt humiliant état de choses que l’infatuation d’un parvenu avait réduit la nation. Quiconque osait attaquer Robespierre tout-puissant s'exposait à une mort certaine, Camille Desmoulins eut ce courage.

= Au nom de la République, il défendit la liberté. 1 demanda qu'on fit sortir la Révolution de l'ornièré sanglante où elle était engagée et qu'on mit fin aux arrestations politiques. Le journal où il tenait ce fier langage fut saisi, l'écrivain déclaré suspect et impliqué avec Danion dans une conspiration imaginaire. Le brave Camille Desmoulins, brutalement enlevé à sa femme, sa jeune et charmante Lucile, est aussilôt traduit devant le tribunal révolutionnaire. Là, rappelonsle à l'honneur de la presse, l’attilude du journaliste accusé fut superbe. Aux accusations de ce tribunal, Camille Desmoulins n’opposa que le dédain. Lorsqu'un de ses singuliers juges jui demanda son âge, il eut