Les serviteurs de la démocratie

CONDORCET 91

quence de nos pères. Malheureusement les républicaius de l'Assemblée législative et de la Convention nationale n'étaient point de cet avis, {ous avaient la passion du style noble.

Les rapports les plus remarquables et les plus remarqués de Condorcet ont trait aux questions d'instruction publique. L'illustre démocrate voulait que, dans toute la France, il y eût des écoles, non seulement pour les garçons, mais pour les filles. Il pensait que la nation doit à l'enfance l'éducation civique, morale et scientifique. « Une révolution n'est lerminée, écrivait-il, que lorsque tous les citoyens sont instruits. » Avons-nous besoin d’ajouter que, sur ce point, Condorcet rencontra l’approbation de tous les conventionnels ? Aucune assemblée au monde n'a fait pour l'éducation populaire autant que les hommes qui délivrèrent notre pays de l'invasion étrangère et vainquirent les monarchies coalisées. Ce sera l'éternel honneur de Condorcetd’avoir été le porteparole de, la Convention nationale dans les questions d'instruction publique.

III

Condorcet faisait partie de cette brillante pléiade de la Gironde qui a donné à la Révolution tant d’orateurs. Il était l'émule et l'ami de Vergniaud, de Guadet, de Buzot, si cher à M" Roland. Aux jours du danger, bien qu'il fût plus avancé qu'eux, il ne voulut point les abandonner. Il avait partagé leur gloire, il tint à s'associer à leurs épreuves. Compris dans la proscription qui frappait les Girondins, Condorcet, pour se soustraire à l’emprisonnement, dut se cacher: