Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

rue

français, mais il n’en tint aucun compte et continua, à la barbe des Italiens qui lui payaient sa solde, de faire de son mieux pour attirer à lui une partie de leurs recettes.

(TROLARD, De Montenotte au Pont d'Arcole, p. 441.)

Le Général DARMAGNAC

À Burgos, je me rendis chez le général Darmagnac. J’y étais à peine lorsqu'il reçut la nouvelle de l’assassinat d’un soldat. Il nous régala du monologue suivant : « Pauvre bougre!…. pauvre bougrel... Je te vengerai, fût-ce sur cent innocents! Oui, je le sens, la colère me domine et le sang demande du sang. » C’eût été une scène des boulevards, si ce n’avait pas été une scène de véritable sauvagerie. J'étais révolté, mes aides de camp ne l’étaient pas moins, et nous nous indignâmes d’avoir à passer deux heures avec cet ex-cuisinier, joignant une ignorance de marmiton à la brutalité d’un manant et traitant les hommes comme il avait appris à traiter les lapins et les dindons.

(Général Tarésauzr, Mémoires, t. Il, p. 281.)

Le lendemain du jour de l’arrivée de nos ordres, parcourant de nouveau la ville, je vis un paysan tenant une lettre dont il paraissait ne savoir que faire. Je me la fis remettre; elle était adressée à un nommé Astulez à Palenzuena. Je savais déjà que de ce côté s'étaient faits et se faisaient encore des enlèvements de grains, et que cet Astulez était un des ageñts les plus employés dans ces sortes d'opérations. C'était plus qu'il n’en fallait pour garder la lettre; elle était écrite, mais non signée, par l’aide de camp du général Darmagnac. En voici des fragments : € Comme vous savez que si nous ne prenons pas d’autres prendront, je trouverais à propos que vous en expédiez 200 fangues (de grains) pour votre compte et le mien. Je me repose sur vous. Mais, chut. Silence. Nous n’avons rien à nous reprocher, puisque le blé n’est pas au général. Adieu, assurez le coup. » Et pour post-scriptum : « Vous concevez qu'il ne faut pas

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