Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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Le Général DESPINOIS

A Castiglione, le général Bonaparte fit au général Despinois un compliment qui devint célèbre et fut accompagné de la perte du commandement de sa division et de son renvoi de l’armée. Ce général était venu faire sa cour au général en chef comme beaucoup d’autres généraux. En l’apercevant, celui-ci lui dit :

« Général, votre commandement de la Lombardie m'avait bien fait connaître votre peu de probité et votre ; amour de l'argent; mais j'ignorais que vous fussiez un lâche. Quittez l’armée, et ne paraissez plus devant

moi. » (Maréchal MarMonT, Mémoires, t. I, p.212).

Le Général DESPINOY ()

Despinoy, qui en 1815 et 1816 devait contribuer à faire à Paris tant d’autres victimes dans des catégories : différentes, m'apparaissait toujours exigeant la mort de | trois cents malheureux émigrés, pris à Figueira, et qui, sans lui, eussent été sauvés ; il m'apparaissait chassé de l’armée d'Italie par le général Bonaparte en ces termes consignés au Moniteur : « Je savais que vous étiez un lâche, mais je ne savais pas que vous fussiez un vo-

leur. » (Général THiéBauzr, Mémoires, t. V, p. 241.)

Despinoy eut à Milan quelques amis, entre autres dans la société des nobles, où il se faisait appeler marquis et signait d’Espinoy. Disons de suite, pour permettre de juger des actes du nouveau gouverneur, que le général marquis d’Espinoy commandait à Paris, lors du procès des quatre sergents de La Rochelle, qu’il fut chargé de l'instruction et promit à ces infortunés de les faire acquitter, s'ils consentaient à avouer. Ils avouèrent... On sait le reste.

(Trozarp, De Rivoli à Marengo,

(1) Ce général ne fait évidemment qu’un avee le ie É mais nous avons respecté l'orthographe de son nom Es les auteurs cités.