Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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tellement établie que, sans que l’on s’en rendit compte, tout le monde disait en le nommant : «le comte d'Erlon,» et personne «le général d'Erlon ». Lui-même, d'ailleurs, se rendait entière justice.

(Général THIÉBAULT, Mémoires, t. IV, p. 419.)

Le Maréchal EXELMANS

Dans un moment d'ivresse, un brigadier du 4 de chasseurs avait manqué de respect à son lieutenant, et un lancier du 6e, que son cheval mordait avec fureur, ne pouvant lui faire lâcher prise, l’avait frappé au ventre avec des ciseaux, ce qui avait amené la mort de l’animal. Certainement ces deux hommes méritaient d'être punis, mais seulement par mesure disciplinaire. Le général Exelmans les condamna à mort de son autorité privée.

(Général MARBOT, Mémoires, t. IE, p. 296.)

Le Maréchal GÉRARD

Le général comte Gérard manquait de finesse et même de savoir vivre. La prise d'Anvers est une conquête dont personne n’eût osé parier au temps de notre gloire, et il en a reçu un pris que l'opinion a taxé d’exorbitant, soit 200,000 francs de revenu, dans lesquels figurent, comime don de la Belgique, 80,000 francs en forêts à deux pour cent, ce qui seul équivaut à un capital de trois millions. En acceptant une telle rémunération d'un si faible service, il s'est d'autant plus abaissé dans l'esprit public qu'il était déjà riche; car, sans qu'on ait pu dire comment, ce possesseur de la belle terre de Villiers s’était trouvé en état de prêter 600,000 francs à Bernadotte, lorsque ce dernier fut nommé prince

royal de Suède.

(Général THIÉBAULT, Mémoires, t. V, p, 204, note.)