Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

A l'instant le général tire son sabre, en jurant qu'il couperait les oreilles à quiconque l’empêcherait de passer. Dès lors il ne trouva plus d'obstacles ; chacun s’empressa de s’écarter, Car on n’ignorait pas qu'il était homme à tenir parole.

Madame Duranp, Mémoires sur Napoléon, p. 62. p P

Le trésor de Notre-Dame-del-Pilar était une belle et rare chose. Il valait 1,245,236 pesos, soit 4 millions 687,949 francs. Le maréchal Lannes l’apporta à Paris et dit à l'Empereur : « J'ai rapporté de là-bas quelques méchantes pierres de couleur qui ne valent rien... Si vous voulez, je les remetttai à qui vous voudrez. Junot et Mortier ont fait les fiers..., moi je les ai blâmés, et si vous voulez me les donner, vous me ferez plaisir. »

L'Empereur les lui donna sans savoir ce qu'il lui donnait.

(Duchesse d'ABRANTÈS, Mémoires, t. XII, p. 221.)

Le Maréchal LEFEBVRE ({)

Quelque temps après la prise de Dantzig (24 mai 1807), l'Empereur prit dans une cassette un paquet ayant la forme d’un carré long, et le donna au maréchal Lefebvre en lui disant : « Duc de Dantzig, acceptez ce chocolat; les petits cadeaux entretiennent l'amitié,» De retour chez lui, le maréchal duc de Dantzig, soupçonnant une surprise dans le petit paquet que lui avait donné l'Empereur, s’empressa de l'ouvrir, et y trouva 100,000 écus en billets de banque. Depuis ce magnifique cadeau, l'usage s'établit dans l’armée d'appeler de l'argent, soit en espèces, soit en billets, du chocolat de Dantzig.

(CONSTANT, Mémoires, t, III, p. 288.)

(1) Duc de Dantzig.