Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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parts; des impôts nouveaux s’ajoutèrent aux anciens, des réquisitions nombreuses furent frappées sous divers prétextes, et cependant les troupes n'étaient pas payées! Le premier Consul, instruit de cet état de choses, retira brusquement et sans explication le commandement de l’armée à Masséna.

(Général MarBor, Mémoires, t. IL, p. 15.)

Je rentrai à Milan. on me conseilla d’aller à la municipalité demander un logement plus convenable qu’une auberge. Il me fut donné un billet pour le palais Greppi. Le majordome ou concierge me dit, en me montrant un drapeau tricolore, que le palais était plein d'administrations françaises qui y couchaient provisoirement sur la paille, attendu que Son Excellence le général Masséna, y ayant logé, avait tout emporté et fait vendre aux juifs; que c'était ce général qui avait autorisé le placement de ce drapeau « pour garantir les meubles, disait amèrement le concierge, contre les pillards ». Jenvoyai chercher un autre billet à la municipalité! Elle m'adressa au. palais Borromée, où j'aperçus un autre drapeau. Le portier me dit que le général Masséna était logé là et que je ne pouvais entrer. Impatienté, j'entrai de force, je parcourus le logement très vaste où Masséna n’était pas, puisqu'il n’y avait pas un seul lit, pas une table, pas une chaise, pas un rideau, et cet homme — c'était un Français — que je questionnai, me régala de la même réponse que le majordome du palais Greppi m'avait déjà faite.

(Adjudant-général LaNDRIEUx, Mémoires, t. I, p. 64.)

Le payeur général de l’armée d'Italie (1) établit ainsi son compte en ce qui touche les opérations de la première heure de l'administration française à Milan :

MoxT-DE-PIÉTÉ

91 caisses de vaisselle or et argent, saisies au Mont-de-Piété et envoyées à la Monnaie de Milan pour être fondues ; 1 caisse de diamants, même origine, valant 500,000 francs

(sans emploi indiqué).

(1) Archives nationales : AF III, 198