Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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parurent en bas de soie, culotte courte et livrée à aiguillettes de ruban.

Trente chevaux ou mulets de bât furent déchargés de leurs cantines, dont on forma un rectangle. Il en sortit un service de linge damassé de la plus éclatante blancheur, qui, étendu sur la terre labourée, fut couvert d’une vaisselle en vermeil, contenant des pièces froides, gibier, volailles, pâtés, etc... flanquées de vins français, Bordeaux, Bourgogne. Là, déjeuna M. le Maréchal et tout son état-major! Côte à côte d'un régiment ayant à peine du pain à manger; le soir de ce même jour, veille de la bataille, nous n’eûmes pas même de l’eau!

(LEMONNIER-DELAFOSSE, Campagnes, p. 174.)

Le Maréchal MASSÉNA (1)

Dans la vie civile, sans aucune fortune, Masséna, profitant du voisinage des frontières de France, de Piémont, de l'Etat de Gênes et de la mer, fit sur une grande échelle le commerce interlope, c’est-à-dire la contrebande.

(Général MarBorT, Mémoires, t. IL, p. 8.)

Masséna aime beaucoup l’argent.

(Lettre de Bonaparte au Directoire, Milan, 30 frimaire an V, Archives nationales, AF III, 72, Directoire, 291.)

Si, postérieurement à la révolte de Rome, Masséna imposa une contribution de 5 millions au duché de Venise, à la Styrie, et à la Carinthie, il crut en avoir le droit comme général en chef.

(Maréchal Masséxa, Mémoires, Introduction, p. 79.)

Après Marengo, le premier consul, retournant en France, crut ne pouvoir confier le commandement de l’armée à un homme plus illustre que Masséna; mais au bout de quelques mois, des griefs semblables à ceux dont s'était plainte jadis l’armée de Rome se produisirent contre lui. Les réclamations s’élevèrent de toutes

() Duc de Rivoli, prince d’Essling.