Louis XVI et la Révolution

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28 LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION.

frères, et semblait, par sa tenue et son inattention, regretter de n'être pas à la chasse. » Louis XIV, qui avait le talent de toujours rester majestueux même dans les circonstances les plus ennuyeuses ou les plus difficiles, n’eût pas reconnu pour un des siens celui qui, à son sacre, trouvait que la couronne le gêénait, fâcheux présage pour les superstitieux.

Louis XVF ne savait pas faire respecter son rang, ni tenir les courtisans à distance. Il n’avait pas dù lire les Mémoires de Louis XIV, ses conseils à ses successeurs, car il s’humanisait jusqu'à médire de ses gens, ou à leur lancer des traits piquants. On connaissait le faible du roi : on savait, dit Besenval, qu’il aimait à écouter des médisances. Lui-même, sans être spirituel, était mordant parfois. Le due de Chartres faisant bâtir des magasins dans son jardin du Palais-Royal, on attribua au roi ce mot piquant adressé au prince : « Comme vous allez avoir des boutiques, on ne pourra guère vous voir que le dimanche. » Mais ses railleries sont rarement aussi fines. Tout devenant pesant chez lui, par idiosyncrasie, ses mots assomment la victime. On lit dans la Correspondance secrète qu'à l’occasion du Mémoire des princes, il dit à son propre frère, le comte d’Artois : « Vous êtes le dernier homme de la France qui deviez signer ce beau Mémoire. Lorsque j'ai payé vos dettes (et cela plusieurs fois), est-ce avec l'argent de la noblesse ou celui du tiers état? » On appelle à la cour ces réparties redoutées les coups de boutoirs du Roï. C'est de cette façon qu'il dirige ses ministres : « Il se contente, écrit le comte de Mercy au prince de Kaunitz, de les brusquer quelquefois fort rudement, lorsqu'ils commettent des fautes dont il puisse s’apercevoir, et moyennant cette méthode, il croit régner. »

Au physique comme au moral, il a la main lourde. Il aime les plaisanteries violentes, il les encourage autour de lui. À son coucher, il excite ses pages à prendre d’assaut un triste bouffon de cour. Lui-même se mêle à ces ébats et fait des